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l’avènement

Percy déposa la lettre sur son bureau, et réfléchit un moment. Il songea que c’était chose bien étrange, de trouver le nom de cet homme dans toutes les bouches, tandis que ce que l’on savait de certain sur lui n’était presque rien. Il avait acheté, dans la rue, par curiosité, trois photographies qui prétendaient représenter ce personnage mystérieux : bien que l’une des trois pût être authentique, toutes les trois, certainement, ne pouvaient pas l’être. Il les prit dans un tiroir de son bureau, et les étala devant lui.

L’une montrait un gros homme barbu et sauvage, à mine de cosaque, avec des yeux saillants. Non, celle-là ne pouvait pas être prise au sérieux ! elle faisait voir, seulement, l’image qu’avait dû se former une imagination grossière, ayant à se représenter un personnage qui passait pour avoir eu une grande influence en Orient.

La seconde photographie révélait un visage gras, avec de petits yeux et une barbiche : celle-là pouvait, en somme, être vraie, d’autant plus qu’elle portait le nom d’une maison photographique de New-York. Puis Percy considéra la troisième, où apparaissait un long visage rasé, avec un lorgnon, — un visage incontestablement intelligent, mais rêveur et mou ; tandis que, manifestement, Felsenburgh devait être un homme d’une énergie extraordinaire.

Percy essaya de se rappeler ce que lui avait dit M. Vanhaus, le sénateur américain : mais les renseignements obtenus de cette source n’étaient guère significatifs. Felsenburgh, d’après M. Va-