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le maître de la terre

P. Jérôme était mort, tout naturellement, dans son lit : et ce fait avait beaucoup contribué à rassurer l’opinion publique. Puis s’étaient produites les splendides donations faites par des francs-maçons, en France et en Italie, à des hôpitaux, des orphelinats, et autres institutions charitables ; et ainsi, une fois de plus, les soupçons avaient commencé à se dissiper. De nouveau, la majorité des esprits « raisonnables » avaient eu l’impression que la franc-maçonnerie n’était rien qu’une grande société philanthropique. Mais, depuis quelque temps, les anciennes inquiétudes commençaient à se réveiller.

— J’ai appris que Felsenburgh est un franc-maçon ! — déclara Mgr Mackintosh, administrateur de la cathédrale. — Il est grand-maître de l’ordre, ou quelque chose d’approchant.

— Mais qui est donc Felsenburgh ? demanda un jeune prêtre.

Mackintosh secoua la tête sans répondre. C’était une de ces humbles personnes qui sont aussi fières de leur ignorance que d’autres le sont de leur science. Il se vantait de ne jamais lire les journaux, ni aucun livre qui n’eût reçu l’Imprimatur, ajoutant que le devoir d’un prêtre était de préserver sa foi, et non d’acquérir des connaissances mondaines. Et souvent Percy lui avait envié de pouvoir se maintenir, toute sa vie, à ce point de vue.

— Ce Felsenburgh est un mystère, — répondit un autre prêtre, le P. Blackmore : — mais