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le maître de la terre

mandé la prière et l’humilité ; mais le P. Francis lui avait invariablement répondu que c’était là conseiller une sorte d’auto-suggestion. Évidemment le cas était désespéré, et le jeune prêtre avait hâte que cette dernière entrevue prît fin.

Le visiteur sembla deviner sa pensée.

— Vous en avez assez de moi ? dit-il. Je m’en vais !

— Je n’ai nullement assez de vous, mon cher père ! répondit Percy avec simplicité. Je vous plains seulement, et de toute mon âme. Car, moi, voyez-vous, moi qui vous aime et qui souhaiterais votre bonheur, je sais profondément que tout ce que vous reniez est vrai !

Son ancien ami le considéra longuement.

— Et moi, s’écria-t-il, je sais que cela n’est pas vrai ! Certes, je donnerais beaucoup pour pouvoir y croire encore ; je sens que jamais plus je ne serai heureux ; mais… mais c’est bien fini !

Percy soupira. Combien de fois il avait dit à cet homme que le cœur était un don divin non moins précieux que l’esprit, et que négliger l’un de ces deux éléments, dans la recherche de Dieu, c’était courir au-devant de la ruine ! Mais le P. Francis n’avait pas voulu voir en quoi ces paroles s’appliquaient à lui. Il avait répondu par les vieux arguments de la psychologie, déclarant que les suggestions de l’éducation suffisaient à rendre compte de tout.

— Et, à présent, je suppose que vous allez rompre tous rapports avec moi ! reprit-il.

— C’est vous qui vous séparez de moi ! dit Percy.