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l’avènement

de sa vérité absolue, — mais il ne peut pas être absurde, étant donné que, aujourd’hui encore, des hommes instruits et vertueux persistent à y croire. Dire qu’il est absurde, c’est simplement se laisser aveugler par l’orgueil, c’est écarter tous les croyants chrétiens qui croient au christianisme, non seulement comme se trompant, mais comme n’ayant point d’intelligence…

— Soit donc ! interrompit Francis. Mettez alors que je crois seulement que le christianisme est faux ! Je retire l’autre chose !

— Mais non, vous ne la retirez pas ! — reprit Percy, sans se troubler. — Vous vous obstinez à croire que le christianisme est absurde, vous me l’avez dit vingt fois ! Eh ! bien, je vous le répète, c’est là de l’orgueil, et qui suffit à tout expliquer ! Dans ce genre de crises, l’attitude morale importe seule. Peut-être, cependant, y a-t-il aussi d’autres motifs…

Le P. Francis sursauta.

— Oh ! la vieille histoire ! dit-il aigrement.

— Si vous me donnez votre parole d’honneur qu’il n’y a point de femme en jeu dans l’affaire, je vous croirai ! Mais, en vérité, comme vous le dites, c’est une vieille histoire !

Ces vives paroles furent suivies d’un long moment de silence. Percy, sentait maintenant, que tout effort était inutile. Chaque jour, depuis huit mois, il avait parlé à son ami de cette vie intérieure où nous découvrons que les vérités sont vraies, et où nous trouvons la garantie de nos actes de foi ; chaque jour il avait recom-