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l’avènement

barbare, à cause de la ridicule impossibilité de ses dogmes, et stupide, et triste, et ennuyeuse, à cause de la façon dont elle s’écartait du courant joyeux de la vie humaine. Mais il savait que cette misérable croyance survivait encore, çà et là, dans de petites églises sombres. Et il se rappelait le mélange de dégoût et d’horreur qu’il avait éprouvé, un jour, en assistant à une cérémonie dans la cathédrale catholique de Westminster. Quelle honte, si, à présent, sa propre mère se mettait à regarder avec faveur ces folies dégradantes !

Quant à lui, Olivier, aussi loin qu’il pouvait se rappeler ses opinions politiques, toujours il avait été violemment opposé aux concessions que l’on avait cru devoir accorder à Rome et à l’Irlande. Toujours il avait estimé intolérable que cette ville et ce pays fussent laissés à la disposition des sectateurs d’un culte aussi insensé et aussi malfaisant : il considérait Rome et l’Irlande comme des serres chaudes de sédition, en même temps que comme des taches de lèpre sur la face de l’humanité. Jamais il n’avait pu se mettre d’accord avec ceux qui prétendaient qu’il valait mieux que tout le poison de l’Occident se trouvât concentré en deux endroits, au lieu de continuer à être répandu dans l’Europe entière. Et, cependant, c’est cette dernière opinion qui avait prévalu. Rome avait été livrée entièrement au vieillard blanc, en échange de toutes les cathédrales et églises monumentales de l’Italie : et Olivier s’indignait de penser que les ténèbres