Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/427

Cette page n’a pas encore été corrigée

donnée les paroles de son maître, se sentit tout joyeux de cet aspect des choses, bien loin, à présent, de s’en effrayer. Car il comprit que ce monde prochain, dont la venue s’annonçait ainsi, sans aucun des signes affreux qu’il avait redoutés, que ce monde était tout autre qu’il ne l’avait craint : doux, et non point terrible ; accueillant, et non point hostile ; clair, et non point ténébreux ; et semblable à la maison natale, au lieu d’être un exil. Il laissa retomber sa tête sur ses mains, à la fois honteux de ses frayeurs précédentes et satisfait de sa sécurité reconquise ; et, de nouveau, sa personnalité s’effaça, il retomba aux profondeurs de la paix intime…

Mais, tout à coup, au moment où la messe finissait, et où le prêtre se baissait pour recevoir la dernière bénédiction de son maître, il y eut un cri, une clameur soudaine, dans le corridor ; et un des habitants du village se montra sur le seuil de la chapelle, murmurant précipitamment des phrases en langue arabe. « Vite, vite, tout le monde dehors !… Des vaisseaux aériens accourant vers Nazareth !… La maison de l’Européen menacée, condamnée à la destruction !… »

IV

Cependant ce bruit, et cette vue même, dans l’âme du prêtre syrien firent à peine vibrer le fil, infiniment ténu, qui, désormais, le rattachait au monde des sens. Il voyait et entendait un grand