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passées que le cardinal Ruspoli, de Turin, me mit au courant des faits. Le cardinal Malpas me confirma les mêmes faits, quelques minutes après ; et le cardinal-archevêque de Pékin les confirma à son tour, presque simultanément. Le lendemain samedi, avant midi, j’avais reçu tous les renseignements authentiques, de mes messagers de Londres et de New-York.

« J’avais été, tout de suite, surpris de voir que le cardinal Dolgoroukof ne joignît point sa communication aux autres : les seules nouvelles qui me fussent parvenues de Russie, ce vendredi soir, m’étaient envoyées par un prêtre faisant partie de l’ordre du Christ Crucifié, à Moscou. À la suite d’une enquête qu’avait ordonnée Sa Sainteté, j’appris que les affiches officielles, à Moscou, avaient parfaitement annoncé les décrets dès vingt-deux heures, comme dans les autres villes. Aussi était-il singulier que le cardinal Dolgoroukof n’en eût pas été informé, ou que, en ayant été informé, il n’eût pas accompli son devoir, qui était de m’avertir sur-le-champ.

« Mais, depuis lors, Éminences, les faits suivants sont venus au jour. Nous savons désormais, sans l’ombre d’un doute possible, que le cardinal Dolgoroukof a reçu un visiteur mystérieux, dans la soirée du vendredi. Toutefois, Sa Sainteté m’a enjoint de me conduire avec le cardinal Dolgoroukof comme si rien de suspect ne s’était passé, et de le convoquer ici, pour notre réunion présente, avec le reste du Sacré Collège. À quoi le cardinal, tout d’abord, a ré-