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encore dans le monde des hommes. Oui, vraiment, il vivait encore ! Cette fois, il voyait une lumière, bien distincte et réelle, qui brillait parmi les rochers voisins ; et, à côté d’elle, se dessinant avec la délicatesse d’une miniature, se montraient la tête et les épaules d’un homme occupé à écrire. Et d’autres figures surgissaient, dans le cercle de la lumière, des figures étendues sur le sol, et qui semblaient dormir : sans compter quelques poteaux fichés en terre, pour servir de supports à une tente qui devait être dressée le matin, et cinq ou six petits tas de valises, sous des couvertures de voyage. Et, par delà le cercle, d’autres formes et contours se perdaient dans les prodigieuses et effrayantes ténèbres.

Puis, l’homme qui écrivait remua la tête, et une ombre étrange vola sur le sol. Un cri, comme l’aboiement étranglé d’un chien, retentit tout a coup, derrière le prêtre, et celui-ci, en se retournant, aperçut une figure effrayée qui se réveillait et faisait effort pour se redresser, évidemment sortie d’un cauchemar comme celui dont le prêtre lui-même venait de sortir. Une autre figure s’agita, au bruit ; et toutes deux retombèrent lourdement contre le mur, avec des soupirs angoissés. Sur quoi le prêtre s’en retourna à l’endroit où il avait dormi, l’âme toujours en doute de la réalité de ce qu’il voyait ; et le silence accablant descendit sur la terrasse.

Le prêtre s’éveille de nouveau, après un sommeil sans rêve, et constata qu’un changement