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CHAPITRE VI

Le prêtre syrien s’éveilla brusquement, sur un cauchemar : il avait rêvé que des milliers de visages le considéraient, attentifs et horribles, dans le coin de la terrasse du toit, où il couchait, à présent, depuis que la chaleur de sa petite chambre avait cessé d’être supportable. Il se redressa, tout en sueur, et ayant beaucoup de peine à reprendre son souffle. Il eut même l’impression, pendant quelques instants, qu’il était en train de mourir, et que c’était déjà le monde surnaturel qui l’entourait. Mais bientôt, à force d’efforts, il reconquit ses sens : il se leva, s’habilla, et aspira de longues bouffées de l’air étouffant de la nuit.

Au-dessus de lui, le ciel était comme un immense trou, noir et vide ; ses yeux n’y distinguaient pas le moindre rayon de lumière, encore que la lune fût certainement levée : car il l’avait vue, deux heures auparavant, semblable à une