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l’autre, Olivier s’attendait à la voir revenir, repentante, réconciliée avec les exigences de la réalité, victorieusement sortie de l’une de ces crises que, souvent déjà, elle avait traversées. Aussi aurait-il bien désiré pouvoir rester chez lui, de façon à l’accueillir, avec une tendre indulgence, dès l’instant de son retour ; mais, d’autre part, il n’avait point cru possible de se dérober aux instances de ses collègues. Sans compter qu’il éprouvait sincèrement un désir, — à demi par conscience professionnelle, à demi par curiosité, d’assister à cet acte suprême de justice, qui allait détruire une secte qu’il considérait comme la cause de sa tragédie domestique ; et puis, toujours, à présent, il y avait en lui une sorte de fascination magnétique qui le portait à souhaiter de mourir, au besoin, pour obéir à un simple signe de tête de Felsenburgh. Si bien que, tout compte fait, il s’était résigné au départ, ayant seulement chargé son secrétaire de n’épargner aucune dépense pour se mettre en communication avec lui, au cas où l’on recevrait des nouvelles de sa femme, durant son voyage.

La chaleur, ce matin-là, était vraiment terrible ; et c’est à grand’peine qu’Olivier parvint sur la plate-forme. Il découvrit alors que l’aérien était déjà là, installé dans son étui blanc d’aluminium, et que déjà les grandes ailes avaient commencé de vibrer. Il entra dans la voiture, et posa sa valise sur l’un des sièges du grand salon ; puis, après avoir échangé quelques mots avec le