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Ainsi Olivier laissait courir ses réflexions, lorsque le Président, les yeux baissés, la tête rejetée en arrière, fit un petit geste à l’homme roux et fluet qu’il avait installé près de lui ; et cet homme, son premier secrétaire, se mit à parler, sans que son corps fît un mouvement, comme un acteur débitant un rôle qui n’est point fait pour lui.

— Messieurs, dit-il, d’une voix unie et sonore, le Président est venu tout droit de Paris. Ce matin, Son Honneur a été à Moscou, arrivant de New-York. Demain matin Son Honneur devra être à Turin, et faire ensuite un grand voyage à travers l’Espagne, l’Afrique du Nord, la Grèce, et les États du Sud-Est.

C’était là une formalité habituelle, au début des séances où assistait le Président. Celui-ci, maintenant, ne parlait plus que très peu, mais il avait toujours soin que ses sujets fussent informés du caractère multiple, vraiment international, de ses occupations.

Après une courte pause, le secrétaire reprit :

— Voici, messieurs, de quoi il s’agit :

« Jeudi dernier, comme vous le savez, les plénipotentiaires ont signé la loi de probation, ici même ; et, immédiatement, la loi nouvelle a été transmise au monde entier. Vers seize heures, Son Honneur a reçu un message d’un Russe nommé Dolgoroukoff, qui se trouvait être l’un des cardinaux de l’Église catholique. Cet homme se donnait pour tel, et les renseignements pris ont