Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/386

Cette page n’a pas encore été corrigée

bien sa chère femme s’en était allée protéger quelques catholiques inconnus, ou bien, — et cette idée glaçait le sang d’Olivier dans ses veines, — ou bien elle s’était réfugiée quelque part, dans une maison d’euthanasie, comme elle avait, un jour, menacé de le faire, et, dans ce cas, se trouvait maintenant sous l’abri de la loi, — surtout à la suite d’un bill récent qu’Olivier, lui même, avait proposé.

Un soir, comme il rêvait misérablement, dans sa chambre, — tâchent, pour la centième fois, à dégager une ligne nette et cohérente de tous les entretiens qu’il avait eus avec sa femme durant les derniers mois, — une sonnerie, tout à coup, l’appela au téléphone. Pour un instant, son cœur bondit de joie, à l’espoir que c’étaient, peut-être, des nouvelles de l’absente. Mais, dès les premiers mots de l’appareil, tout son espoir s’écroula.

— Brand, disait vivement la voix, est-ce vous ?… Oui, je suis Snowford ! Il faut que vous veniez tout de suite, vous entendez ? Il va y avoir une réunion extraordinaire, à vingt heures. Le Président viendra. C’est absolument urgent ! Pas le temps de vous en dire plus long ! Montez aussitôt dans mon cabinet !

L’imprévu même de ce message eut à peine de quoi distraire l’inquiète préoccupation d’Olivier. Au reste ni lui ni personne ne s’étonnait plus, désormais, de ces soudaines apparitions du Président. Toujours Felsenburgh arrivait et repartait, ainsi, sans prévenir,