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cles de ses cheveux… Enfin, toutes les pièces furent fixées en place ; et aussitôt, comme si un peu d’air l’avait ravivée, tous ses sens lui revinrent.

Elle découvrit qu’elle pouvait respirer le plus facilement du monde. Son souffle n’éprouvait aucune résistance. Quel soulagement, de penser qu’il n’y aurait pas à craindre de suffocation… Elle étendit la main gauche, et toucha la poignée mobile ; la fraîcheur métallique lui rappela, par contraste, l’atroce et tout à fait insupportable chaleur qui remplissait la chambre, de minute en minute. Cette chaleur l’accablait à tel point qu’elle pouvait entendre le battement de son pouls, dans ses tempes… De nouveau, elle lâcha la poignée, pour pouvoir, de ses deux mains, rejeter le mantelet blanc qu’elle avait mis sur ses épaules, au sortir du lit… Oui, maintenant elle se sentait un peu plus à l’aise ; elle respirait mieux, ainsi ! De nouveau, ses doigts cherchèrent, à tâtons, et finirent par trouver la poignée. Mais la sueur gouttait de ses doigts, et plusieurs secondes passèrent avant qu’elle pût tourner le bouton. Et puis, celui-ci céda brusquement…

Aussitôt, un doux parfum, plein de langueur, l’envahit, corps et âme, et s’abattit sur elle comme un coup : car elle sut, tout de suite, que c’était le parfum de la mort. Puis, la ferme volonté, qui l’avait conduite jusque-là, s’affirma de nouveau ; et elle posa ses mains sur ses genoux, tranquillement, tout en faisant des aspirations profondes et aisées.