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l’avènement

Olivier secoua la tête d’un geste d’impatience ; et M. Phillips, comprenant le désir de son chef, se hâta de sortir.

La quatrième feuille du courrier, imprimée en rouge sur papier vert, sembla absorber profondément l’attention d’Olivier : car il la relut deux ou trois fois, adossé dans son fauteuil. Puis il soupira, puis, de nouveau, regarda vers la fenêtre.

Tout a coup, la porte se rouvrit, et une grande et svelte jeune femme apparut.

— Eh ! bien, mon chéri ? demanda-t-elle.

Mais Olivier hausse les épaules, d’un air mécontent.

— Rien encore de définitif ! répondit-il. D’ailleurs, écoute ceci !

Il reprit la feuille verte, et commença de la lire tout haut, pendant que la jeune femme s’asseyait sur le rebord de la fenêtre, auprès de lui.

C’était vraiment une créature charmante, cette jeune femme, avec des yeux gris sérieux et ardents, des lèvres rouges pleines de santé, et un port de tête et d’épaules infiniment gracieux. Elle avait traversé lentement la pièce, et maintenant venait de s’asseoir, dans son ample robe brune, avec une attitude à la fois toute simple, délicate, et noble. Et, les yeux étincelants de curiosité, elle écoutait la dépêche que lisait son mari :

« Irkoutsk, 14 avril. — « Hier — comme — les