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ment. Et puis, vous tournerez cette poignée, dans ce sens-là ! Et voilà tout !

Mabel fit signe qu’elle comprenait. Elle avait entièrement reconquis son empire sur soi, et avait pu écouter très attentivement : bien que, sans cesse encore, malgré elle, ses yeux se détournassent du côté de la fenêtre.

— Voilà tout ! répéta-t-elle. Je comprends parfaitement. Et ensuite ?

La garde la dévisagea, un moment, d’un regard inquiet.

— Ensuite, il n’y a plus rien ! Respirez tout naturellement ! Vous vous sentirez prise de sommeil, presque aussitôt : alors, vous fermerez les yeux, et voilà tout !

Mabel reposa le tube sur la table, et se releva ;

Elle était tout à fait redevenue elle-même.

— Embrassez-moi, sœur Jeanne ! dit-elle. Sur le seuil, la garde se retourna, et lui sourit une fois encore. Mais Mabel s’en aperçut à peine ; de nouveau, maintenant, elle n’avait plus d’attention que pour la fenêtre.

— Je reviendrai dans une demi-heure ! dit doucement sœur Jeanne. Rien ne presse, rien absolument ! Le tout ne prend pas même cinq minutes !… Adieu, ma bien chère enfant !

Mais Mabel continuait à regarder au dehors, par la fenêtre, et la laissa sortir sans lui répondre.