Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/373

Cette page n’a pas encore été corrigée

ment dévastée ; et toute sa petite âme aspirait à la mort, comme un corps épuisé aspire au sommeil.

Elle écrivit l’adresse, d’une main parfaitement ferme, posa la lettre sur la table, et s’adossa de nouveau dans le fauteuil, en face de son déjeuner intact.

Puis, tout à coup, le souvenir lui revint de sa conversation avec M. Francis ; et, par une étrange association d’idées, voici qu’elle revit la chute de l’aérien à Brighton, les actes du jeune prêtre aux cheveux blancs, et les boîtes d’euthanasie

Lorsque la sœur Jeanne entra, quelques minutes après, elle fut étonnée de ce qu’elle vit. Mabel était appuyée contre la fenêtre, les yeux fixés sur le ciel, dans une attitude d’horreur indicible. . La sœur Jeanne traversa vivement la chambre, après avoir déposé quelque chose sur la table, et mit sa main sur l’épaule de la jeune femme.

— Ma chère enfant, qu’est-ce que c’est ?

Elle entendit un long souffle sanglotant ; puis Mabel se retourna, l’étreignit d’une main tremblante, et, de l’autre main, lui désigna un endroit du ciel.

— Là ! dit-elle. Là, regardez ! . — Eh ! bien, ma chérie, qu’y a-t-il ? Je ne vois rien ! Il fait un peu sombre !

— Sombre ! s’écria Mabel. Vous appelez cela sombre ? Mais… c’est noir ! tout noir !