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solait, seulement, de ne pouvoir pas sortir dans le jardin, et d’avoir à rester, jour et nuit, dans la fraîcheur relative de sa chambre, au second étage.

Il y aurait bien eu, encore, un sujet qui l’aurait intéressée, — à savoir, l’effet produit, dans le monde, par le décret nouveau : mais la sœur gardienne ne semblait pas très bien renseignée sur ce point. Çà et là, on avait appris que des exécutions avaient été faites ; mais la loi n’avait pas encore été appliquée dans toute sa rigueur, et les magistrats ne faisaient que commencer le recensement prescrit.

Ce matin-là, pendant qu’elle restait éveillée dans son lit, les yeux fixés sur les couleurs délicates du plafond, il lui sembla que la chaleur était pire que jamais. Elle crut même, d’abord, qu’elle avait dormi trop longtemps : mais sa montre à répétition lui dit qu’il était à peine quatre heures. Du moins, elle n’aurait plus à supporter longtemps ce supplice : car elle songeait que c’était vers huit heures que viendrait, pour elle, le moment d’en finir. Il y avait encore sa lettre à Olivier, qui restait à écrire, et un ou deux arrangements à terminer.

Pour ce qui était de la moralité de l’acte qu’elle allait accomplir, c’est-à-dire du rapport de cet acte avec la vie commune des hommes, là-dessus elle n’avait pas l’ombre d’un doute. Elle croyait fermement, avec tout le monde désormais, que, toute terminaison de la vie, de