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en Angleterre et dans beaucoup d’autres pays : car il restait des pays où le sentiment était plus faible, et la logique plus impérieuse ; et, puisque aussi bien, il était prouvé que les hommes n’étaient que des animaux…

Enfin, il y avait eu, durant cette semaine d’épreuve, un inconvénient physique : la chaleur intolérable des jours et des nuits. Les savants affirmaient qu’un courant de chaleur, absolument inattendu, venait de se produire ; et des douzaines de théories avaient été émises, dont le bruit été arrivé jusque dans la retraite de Mabel, et qui, toutes, se contredisaient réciproquement. Et la jeune femme songeait qu’il était humiliant de voir ainsi accablés et vaincus des hommes qui faisaient profession d’avoir pris la terre sous leur charge. Sans compter que, naturellement, cette condition anormale de l’atmosphère avait été accompagnée de désastres : un peu partout, il y avait eu des tremblements de terre d’une violence prodigieuse ; une tempête, en Amérique, avait détruit, d’un seul coup, trente-deux cités ; plusieurs îles avaient disparu ; et l’inquiétant Vésuve semblait se préparer pour un dénouement de son aventureuse carrière. Mais l’explication de toutes ces choses, personne ne la connaissait. Il y avait eu un homme assez arriéré pour dire qu’un cataclysme devait s’être produit au centre de la terre ; et Mabel se rappelait que sa nourrice lui avait parlé d’un feu qui brûlerait sous la surface du globe. Au reste, tout cela ne l’inquiétait guère ; elle se dé-