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lors, le fantôme s’était installé à demeure chez elle ; mais elle lui avait résisté, espérant, contre tout espoir, que la déclaration du Président ne se traduirait pas en acte, et tâchant à l’oublier, sauf à se révolter, par instants, contre son horreur. Mais le fantôme n’avait, jamais plus, voulu s’éloigner ; et enfin, lorsque la théorie politique s’était changée en une loi délibérée, Mabel, résolument, avait cédé à son appel. Il y avait maintenant huit jours de cela ; et sa décision, durant cette semaine, n’avait pas chancelé un seul moment.

Cependant, elle avait, désormais, cessé de condamner. La logique l’avait réduite au silence. Tout ce qu’elle savait était qu’elle-même, pour son compte, ne pouvait pas supporter cela ; qu’elle s’était trompée, et avait mal compris la foi nouvelle ; et que, pour elle, quoi qu’il en fût des autres, il n’y avait absolument aucune espérance…

Ces huit jours, requis par la loi, s’étaient passé très tranquillement. Elle avait emporté avec elle assez d’argent pour entrer dans une de ces maisons particulières dont l’installation, luxueuse et commode, correspondait à ses habitudes ; les sœurs gardiennes avaient été aimables et pleines de sympathie, elle n’avait en à se plaindre de rien.

Sans doute, elle avait dû un peu souffrir de réactions inévitables. La seconde nuit après son arrivée, notamment, avait été affreuse ; pendant