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l’avènement

cement l’air, comme le murmure des abeilles dans un jardin. Olivier, d’instinct, aimait tous les signes de la vie humaine, toutes les traces de travail ou de récréation ; et il regardait, dans l’atmosphère transparente, avec un sourire vaguement rêveur. Mais bientôt il serra les lèvres, remit les doigts sur les touches de sa machine à écrire, et poursuivit la rédaction du discours qu’il préparait.

Il y avait deux ans que, s’étant marié, le jeune député avait loué à l’État cette petite maison, située très heureusement à tous points de vue. Construite dans un angle de l’une de ces vastes toiles d’araignées qui recouvraient, à présent, tout le pays, elle était assez voisine de Londres pour ne lui coûter que fort peu, — car toutes les personnes riches s’étaient retirées au moins à cent kilomètres du cœur affairé de l’Angleterre ; — et, cependant, elle était aussi calme qu’il pouvait la désirer. D’un côté, Olivier se trouvait à dix minutes du Parlement, de l’autre à vingt minutes de la mer ; et l’arrondissement électoral qu’il représentait s’étalait devant lui, comme une carte ouverte. Sans compter que, en cinq minutes de plus, il pouvait se transporter à la grande Station Terminus de Londres, où il avait à sa disposition les premières lignes d’État allant dans tous les sens. Pour un homme politique de fortune modeste, et souvent appelé, comme il l’était, à parler à Édimbourg, tel lundi, et à Marseille le