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qu’elle ne peut pas les prouver, et qu’elles sont absolument au-dessus d’elle.

— Il me semble que je comprends.

— Eh ! bien, ils disent que la religion est, elle aussi, l’une de ces choses-là : ce qui revient, en d’autres termes, à reconnaître qu’elle est simplement affaire d’émotion.

De nouveau, il s’interrompit, comme s’il avait l’impression d’avoir été injuste.

— En fait, non, ils ne disent pas absolument cela, encore que ce soit la pure vérité. Mais, en un mot…

— Eh ! bien ?

— En un mot, ils disent qu’il y a quelque chose qui s’appelle la foi, une sorte de conviction profonde qui ne ressemble à rien d’autre, une grâce surnaturelle que Dieu est supposé accorder à ceux qui la désirent, à ceux qui prient pour l’obtenir, et qui mènent des vies bonnes, et ainsi de suite…

— Et, donc, cette foi ?…

— Cette foi, agissant sur ce qu’ils appellent les témoignages, cette foi les rend absolument certains qu’il y a un Dieu, qu’il s’est fait homme, etc., et tout le reste, jusqu’à l’Église dans ses moindres détails. Et ils disent encore que cela est prouvé, pratiquement, par l’effet que leur religion a produit dans le monde, et par la manière dont elle explique à l’homme sa propre nature. Au fond, voyez-vous, ce n’est rien de plus qu’un cas d’auto-suggestion !