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— Et qu’est-ce qu’ils entendent par là ?

— Ils disent que Dieu voulait être aimé de ses créatures, et qu’ainsi il les a faites libres : car, sans cela, elles n’auraient point pu l’aimer réellement. Mais, si elles sont libres, cela signifie qu’elles peuvent, à leur gré, refuser d’aimer Dieu et de lui obéir. Et c’est cela, précisément, que l’on appelle le péché. Vous voyez, maintenant, quelles absurdités…

Elle fit un léger mouvement de tête.

— Oui, oui, mais je voudrais arriver vraiment à connaître tout ce que pensent ces catholiques !… Et alors, c’est tout ?

— Oh ! non, certes ! s’écria M. Francis, avec un sourire plus gros. Cela, c’est simplement ce qu’ils appellent la religion naturelle : mais ils croient bien d’autres choses encore !

— Quelles choses ?

— Je vous assure, madame, qu’il m’est tout à fait impossible de vous exposer cela en quelques mots ! Mais, par exemple, ils croient que Dieu est devenu homme, pour les sauver du péché en mourant…

— En souffrant pour eux, sans doute ?

— Oui, en souffrant et en mourant pour eux. Au fait, ce qu’ils appellent l’incarnation est le centre même de toutes leurs croyances. Tout le reste en découle. Et je dois avouer que, une fois que l’on vient à admettre cette incarnation, je dois avouer que tout le reste en découle nécessairement, tout, jusqu’aux scapulaires et à l’eau bénite !…