Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/354

Cette page n’a pas encore été corrigée

mann, qui a été pendu à Hambourg, quelque temps après…

— Eh ! bien, monsieur, voici une question que j’ai à vous poser, faute de pouvoir la poser à ce P. Franklin, qu’elle aurait touché de plus près, en sa qualité de fidèle catholique ! J’y ai un intérêt particulier, que je ne peux pas vous expliquer, mais qui… Enfin, voici ma question : pourquoi les catholiques croient-ils en Dieu ?

L’ex-prêtre fut si saisi qu’il se redressa en sursaut, et leva sur la jeune femme un regard stupéfait.

— Oui, reprit-elle tranquillement, je sais que ma question doit vous paraître bizarre ! Mais…

Elle parut hésiter un instant, et puis prendre son parti :

— Voilà, dit-elle, je vais tout vous dire ! Le fait est que j’ai une amie qui est… qui est très en danger, de par cette loi nouvelle. Je voudrais infiniment pouvoir discuter avec elle, et la ramener à la raison : mais elle met une obstination insensée à me cacher ses sentiments, de sorte que je ne puis arriver à savoir sur quoi elle les fonde. Et comme vous êtes, désormais, le seul prêtre que je connaisse, — je veux dire le seul homme ayant été un prêtre, — maintenant que le P. Franklin n’existe plus, j’ai pensé que vous ne refuseriez pas de me renseigner !

Sa voix était parfaitement naturelle, sans l’ombre d’une hésitation ni d’un embarras. M. Francis changea sa mine étonnée en un sou-