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— Est-ce vrai, reprit-elle, que tous les hommes vont être interrogés sur leur croyance en Dieu, et tués s’ils avouent cette croyance ?

Olivier humecta ses lèvres desséchées.

— Tu emploies des termes bien durs ! Toute la question est de savoir si le monde a le droit…

Mais elle l’interrompit, d’un vif mouvement de tête.

— Et c’est vrai ! Et tu as signé cela ?

— Ma chérie, je te supplie de ne pas faire de scène ! Je suis à bout de forces ! et je ne répondrai à ta demande qu’après que tu auras écouté ce que j’ai à te dire !

— Bien, dis-le !

— Assieds-toi, d’abord !

Mais elle dit : non, d’un geste muet.

— Comme tu voudras !… Eh ! bien voici la vérité ! Le monde, à présent, est un, et non plus divisé. L’individualisme est mort. Il a cessé de vivre lorsque Felsenburgh est devenu président du monde. Tu ne peux pas être sans te rendre compte que des conditions absolument nouvelles existent, à présent, qui ne ressemblent à rien de ce qu’il y a eu jusqu’ici ! Tu sais tout cela aussi bien que moi !

De nouveau, le même petit signe d’impatience.

— Non, il faut que tu me fasses le plaisir de m’écouter jusqu’au bout ! — dit-il, d’un ton las.

— Eh hier, maintenant que tout cela s’est produit, le monde doit adopter une morale nouvelle : c’est exactement comme un enfant qui parvient à l’âge de raison. Et, par conséquent, nous