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religieuses à une minorité de ses membres, c’était là une tyrannie intolérable : car aucun État ne possédait le droit d’émettre des lois universelles, pendant que son voisin était libre d’en émettre d’autres, tout opposées. Cette forme de persécution n’était, au fond, que l’individualisme national, c’est-à-dire une hérésie plus désastreuse encore, pour le bien-être commun du monde, que l’individualisme personnel. Mais, avec l’avènement de la communauté universelle des intérêts, la situation avait entièrement changé. L’unique personnalité totale de la race humaine s’était substituée à l’incohérence des personnes séparées ; et, avec cette unification, qui pouvait être comparée à un passage de l’adolescence à la maturité, une série absolument nouvelle de droits avait pris naissance. La race humaine était désormais une seule et même entité, avec une responsabilité suprême envers soi ; et il ne pouvait plus être question, maintenant, d’aucun de ces droits privés, qui, certainement et légitimement, avaient existé durant la période antérieure. L’homme, à présent, possédait une domination souveraine sur chacune des cellules qui composaient ce que l’on pourrait appeler son corps mystique ; et, lorsque l’une de ces cellules agissait au détriment du reste du corps, les droits de l’ensemble étaient illimités.


Et puis, il n’y avait au monde qu’une seule religion dont l’existence fût dangereuse, par la prétention qu’elle manifestait à une autorité universelle : la religion catholique. Les sectes de