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toujours, s’était montrée absolument obstinée dans sa désapprobation.

La pauvre Mabel semblait, positivement, être tombée dans une sorte de folie. Lorsque, d’abord, elle avait eu connaissance de la déclaration de Felsenburgh, elle avait refusé d’y croire, s’appuyant sur le souvenir, encore tout proche, de la façon dont le Président, à l’Abbaye, avait blâmé les meurtres des chrétiens, et proclamé son respect de la vie humaine. Mais, ensuite, quand aucun doute n’avait plus été permis, et que Mabel avait dû admettre que Felsenburgh avait déclaré possible l’éventualité d’une suppression radicale de tous les croyants au surnaturel, il y avait eu une scène affreuse entre la jeune femme et son mari. Elle avait dit qu’on l’avait trompée, que l’espérance du monde était une monstrueuse moquerie ; que le règne de la paix universelle était aussi éloigné que jamais, — et plus éloigné que jamais, — de son avènement ; et que Felsenburgh avait trahi ses engagements et rompu sa parole. Oui, la scène avait été affreuse ; Olivier, à présent encore, tâchait à en effacer le souvenir de son esprit. Puis, peu à peu, Mabel avait paru se calmer ; mais tous les arguments qu’il lui avait débités, avec une patience et une habileté extrêmes, avaient manifestement échoué à produire le moindre effet. Elle s’était plongée dans le silence, lui répondant à peine quelques mots quand il l’avait pressée. Une seule chose semblait l’émouvoir : c’était lorsque son mari lui parlait de Felsenburgh. Olivier avait dû se consoler en