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De nouveau, le prêtre lut la réponse :

« — Oui et non. Décidément, la chose est vraie, — le décret va être mis en vigueur aussi tôt. Il y aura, de tous côtés, un nombre incalculable d’apostasies. Tout le monde est d’avis que Votre Sainteté doit agir.

« — Bien ! » murmura le pape, de sa voix officielle. « Et maintenant, Éminence, écoutez bien ! »

Puis il resta silencieux, un long moment, les doigts rejoints sous le menton, tout à fait comme le prêtre l’avait vu à la messe. Enfin, il parla :

« — Nous avons décidé de nous placer sans réserve entre les mains de Dieu. La prudence humaine ne peut plus et ne doit plus nous retenir. Nous vous commandons de communiquer notre désir, avec toute la discrétion possible, et sous le secret le plus rigoureux, aux personnes suivantes, mais à elles seulement. Pour ce service, vous emploierez des messagers pris dans l’ordre du Christ Crucifié : deux pour chaque message, qui, sous aucun prétexte, ne devra être consigné par écrit. Vous aurez ainsi à prévenir les membres du Sacré Collège, au nombre de douze ; les métropolitains et patriarches du monde entier, au nombre de vingt-deux, et les quatre généraux des ordres religieux : la Société de Jésus, les frères, les moines ordinaires, et les moines contemplatifs. Ces personnes, au nombre de trente-huit, avec le chapelain de Votre Éminence qui remplira les fonctions de notaire, et mon