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avait six autres chandeliers et un crucifix de bois. Sous la croix était posé un tabernacle, également de fer, que protégeaient des rideaux de toile rouge ; et une petite plaque de pierre, se projetant du mur, servait de crédence.

L’unique fenêtre donnait sur la cour intérieure, de telle sorte que nul œil étranger ne pouvait voir ce qui se passait dans la chapelle. Et pendant que le prêtre syrien accomplissait sa tâche quotidienne, étendant les vêtements sur la table de la petite sacristie qui s’ouvrait à droite de l’autel, ôtant la couverture de l’autel, préparant les burettes, il lui semblait que même ce léger et facile travail était affreusement épuisant. Une certaine oppression anormale pesait dans l’atmosphère. Peut-être, d’ailleurs, n’était ce qu’un effet du sommeil brusquement interrompu du prêtre ? mais non, celui-ci craignait plutôt que ce fût la menace d’une nouvelle journée de sirocco. Les teintes jaunes de l’aube ne s’étaient pas effacées, au lever du soleil ; maintenant encore, le prêtre, — allant sans bruit, pieds nus, entre l’autel et le prie-Dieu, où la silencieuse figure blanche se tenait immobile, — maintenant encore il apercevait, çà et la, au dessus du toit, dans le fond de la petite cour, des rais de ces pâles nuances sablonneuses qui étaient une promesse certaine de chaleur pesante et intolérable.

Enfin, il acheva les préparatifs, alluma les bougies, s’agenouilla, et se tint là, tête basse, attendant que le Saint-Père se relevât de son