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ment cette fin attendue, le prêtre syrien aurait été assez en peine de répondre. Mais il supposait qu’il y aurait une bataille d’une espèce quelconque : et que] champ pouvait mieux convenir au développement d’une bataille que cette énorme plaine circulaire d’Esdraélon, aplatie sur un diamètre de cinq à six lieues, et suffisant à contenir toutes les armées de la terre ? Ignorant, comme il l’était, des conditions politiques présentes, il se figurait que le monde était partagé en deux camps égaux à peu près, les chrétiens et les païens. Et c’est entre ces deux armées que, à son avis, un grand choc allait se produire : mais, assurément, le temps n’en pouvait pas être éloigné, car voici que déjà le vicaire du Christ était venu se placer à son poste ; et, comme le Christ lui-même l’avait dit dans son évangile de l’Avent : Ubicumque fuerit corpus, illic congrebabuntur et aquilæ !

Des interprétations plus subtiles de la prophétie, il n’en avait aucune notion, et n’en voulait avoir aucune. Pour lui, les mots étaient des choses, et non de simples étiquettes sur des idées : ce que le Christ, et saint Paul, et saint Jean, avaient dit, tout cela était comme ils l’avaient dit. Pour cet homme, assis maintenant au clair de lune et écoutant le bruit lointain des sabots du cheval qui amenait le messager, la foi était aussi simple qu’une science exacte. C’était bien ici que Gabriel, sur ses ailes largement déployées, était descendu, venant du trône de Dieu, par delà les étoiles ; ici