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moment où ils trouvaient leur repos en Dieu.

Et quant à la manière dont tout finirait, le bon prêtre ne s’en souciait pas extrêmement. Il songeait que c’était chose très possible que le navire fût englouti ; mais que, dans ce cas, le moment de la catastrophe serait, aussi, la fin de toutes les choses terrestres. Car les portes de l’enfer ne sauraient prévaloir contre l’Église du Christ ; quand Rome tomberait, le monde tomberait avec elle ; et, quand le monde tomberait, le prêtre savait qu’alors le Christ se manifesterait dans sa puissance. Et même, pour sa part, il imaginait volontiers que cette fin n’était pas très éloignée. Il avait pensé à elle, cet après-midi encore, lors qu’il avait dit à son maître le vrai nom de Mégiddo. Il trouvait absolument naturel, aussi, que, au moment de la consommation de toutes choses, le vicaire du Christ eût pour demeure ce Nazareth où Dieu était jadis devenu homme, et que l’Armageddon de l’évangéliste saint Jean fût en vue de la scène où s’était écoulée jadis l’enfance du Dieu incarné, où le Christ avait pris pour la première fois son sceptre terrestre, et où il avait promis de venir le reprendre. Après cela, ce ne serait point la seule bataille qu’aurait vue Megiddo ! Israël et Amalec s’étaient rencontrés là, puis Israël et l’Assyrie ; Sésostris et Sennachérib y avaient chevauche, et, plus tard, le Christ et le Turc s’y étaient battus, comme Michel et Satan, sur l’endroit où avait reposé le corps de Dieu. Enfin, si on l’avait questionné sur la manière dont se produirait exacte-