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chevaux fixèrent un regard immobile et curieux sur l’immensité de la lumière et de l’air, au-dessous d’eux. Puis un petit cri d’appel retentit doucement ; et un berger passa, à quelques mètres plus loin, sur le flanc de la colline, traînant derrière lui son ombre allongée ; et, tout de suite après lui, avec un tintement joyeux de clochettes, son troupeau se montra, une vingtaine de moutons obéissants et de chèvres capricieuses, tout cela broutant, et suivant, et broutant, et chaque bête appelée par son nom, dans la triste voix en tous mineurs de celui qui les connaissait toutes, et les conduisait. Mais, bientôt, le gentil tintement s’affaiblit, l’ombre du berger s’étendit presque jusqu’aux pieds des deux prêtres, et disparut de nouveau ; et la voix même qui appelait se fit plus lointaine, puis s’éteignit tout à fait.

Pendant un instant, le pape souleva sa main jusqu’à ses yeux, et la promena sur son visage un peu moite.

Ses regards tombèrent sur une tache particulièrement claire de murs blancs, qui, juste en face de lui, brillait dans la buée violette du crépuscule.

— Cet endroit, mon père ! dit-il, comment l’appelle-t-on ?

Le prêtre syrien, avec sa vivacité naturelle de mouvements, considéra d’abord le lieu indiqué, puis le visage du pape, et puis, de nouveau, le lieu.