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globe, ainsi que l’avaient fait ses prédécesseurs romains. Tout au plus Sylvestre III était-il parvenu à installer, sur son toit, une station télégraphique privée, communiquant avec une autre pareille, à Damas, où le cardinal Corkran avait fixé sa résidence ; par ce moyen, de temps à autre, — grâce aussi à l’invention d’un chiffre pratiquement indéchiffrable pour les non-initiés, — des messages étaient envoyés aux autorités ecclésiastiques des divers pays. Et grand avait été le bonheur du pape à constater que, malgré des difficultés sans nombre, de réels progrès s’étaient accomplis, dans tous pays, pour la réorganisation de la hiérarchie. Partout, des évêques avaient pu être librement consacrés : il n’y en avait pas moins de deux mille sur la surface de la terre ; quant aux prêtres, il était impossible de les dénombrer. L’ordre du Christ Crucifié continuait à faire d’excellent travail ; durant les six mois derniers, on n’avait pas, à Nazareth, reçu moins de douze cents relations de martyres, — presque invariablement infligés par des foules qui, sans cesse plus souvent et en plus grand nombre, s’exaspéraient tout d’un coup contre les chrétiens, et les massacraient avant même de se rendre compte de ce qu’ils pouvaient avoir à leur reprocher.

L’ordre nouveau, d’ailleurs, ne se bornait pas à servir son divin maître en portant témoignage de sa foi, et en rappelant au monde la beauté supérieure de l’idéal chrétien. Les tâches les plus périlleuses, — toute l’œuvre compliquée et