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son chapelain. Steinmann, lui, s’était empressé de retourner à ses devoirs, dans son pays ; et le vénérable vieillard avait été pendu, dans un tumulte, à Hambourg, quinze jours environ après son arrivée.

Il s’était agi, ensuite, pour le nouveau pape, de créer de nouveaux cardinaux. Avec des précautions infinies, des brefs avaient été en voyés à vingt personnes. Sur les vingt, neuf avaient refusé ; et, de trois autres à qui l’offre avait été faite plus tard, un seul avait cru pouvoir accepter. Ainsi, il y avait, à ce moment, sur la terre, douze personnes qui constituaient le Sacré Collège : deux Anglais, dont l’ancien chapelain Corkran, deux Américains, un Français, un Allemand, un Italien, un Espagnol, un Polonais, un Chinois, un Grec, et un Russe. À ces douze hommes étaient confiées d’immenses régions, sur lesquelles leur autorité était absolue, soumise seulement à celle du Saint-Père.

Pour ce qui est de la vie du pape lui-même, quelques mots suffiront à en donner une idée. Cette vie, dans ses circonstances extérieures, ressemblait un peu à celle de Léon le Grand, mais sans l’importance temporelle ni la pompe. Théoriquement, le monde chrétien se trouvait sous sa dépendance : dans la pratique, les affaires religieuses de ce monde étaient administrées par des autorités locales. Cent raisons diverses empêchaient le pape de se tenir en communication avec les fidèles de tous les coins du