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dente avaient eu pour effet, là comme ailleurs, de faire interdire les offices publics du culte chrétien : mais, si l’on ne pouvait pas dire la messe ouvertement, à Jérusalem et dans tout le pays, du moins n’y avait-il pas de contrée au monde où la police fût plus tolérante pour les oratoires privés.

Les deux cardinaux, en arrivant à Jérusalem, s’étaient bien gardés de porter aucun insigne de leur dignité ; et tous deux s’étaient conduits avec tant de réserve que fort peu de personnes, dans la ville, avaient été informées de leur séjour. Quelques semaines après leur venue, le vieux patriarche était mort ; mais non pas avant que Percy Franklin, dans les circonstances les plus étranges qui se fussent produites depuis le premier siècle de la vie chrétienne, eût été élu au pontificat suprême. L’élection s’était faite en quelques minutes, au lit du malade. Les deux vieillards avaient insisté : l’Allemand était même revenu, une fois encore, sur l’étrange ressemblance de Percy et de Julien Felsenburgh, en y joignant des remarques, murmurées entre ses dents, sur le caractère voulu de cette antithèse et le doigt de Dieu. Percy, sans pouvoir prendre au sérieux ce qu’il tenait pour une superstition, n’en avait pas moins été forcé d’accepter la charge que lui confiait l’Esprit Saint. Il s’était choisi le nom de Sylvestre, le dernier saint de l’année ; et il était le troisième de ce titre. Puis, profitant de la sécurité que lui offrait la Palestine, il était allé s’installer à Nazareth avec