Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/309

Cette page n’a pas encore été corrigée

son divin précepteur ; ou plutôt même, disaient-ils, c’était malgré lui qu’ils l’avaient apprise. Trois millions d’âmes, peut-être, ou cinq, dix millions au plus, demeuraient, sur la surface entière du globe habité, pour adorer encore Jésus-Christ comme Dieu. Et le vicaire du Christ était assis dans une chambre blanchie à la chaux, à Nazareth, vêtu aussi simplement que son Maître, et attendant la fin.

Il avait fait tout ce qu’il avait pu. Pendant plusieurs jours, en vérité, l’année précédente, on s’était demandé si quelque chose pouvait encore être fait. Trois cardinaux seulement restaient en vie : Steinmann, le patriarche de Jérusalem, et Percy Franklin ; — tous les autres gisaient écrasés sous les ruines de Rome. En l’absence de tout précédent pour leur indiquer la voie à suivre, les deux cardinaux européens étaient venus rejoindre leur collègue de l’Orient, et chercher abri dans une des seules villes où régnât encore la tranquillité. Car, avec la disparition du christianisme grec, la Palestine avait vu disparaître les derniers vestiges de lutte intestine entre chrétiens ; et, par une sorte de consentement tacite du monde, le christianisme, depuis lors, y jouissait d’une liberté relative. La Russie, de qui maintenant toutes ces régions dépendaient, s’occupait fort peu de ce qui s’y passait. Elle s’était contentée, jadis, de désaffecter les Lieux Saints, pour en faire simplement des curiosités archéologiques ; et les événements de l’année précé-