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bor ; en face, la plaine d’Esdraélon ; et, derrière, c’étaient Cana, et la Galilée, et le lac immobile, et Hermon. Et plus loin encore, vers le sud, Jérusalem. C’est à cette bande étroite de terre sacrée que le pape était venu demander asile : à cette terre où, deux mille ans auparavant, était née une religion qui, maintenant, allait être rasée de la surface du sol, à moins que Dieu ne parlât, du ciel, dans un nuage de feu. C’était sur cette terre qu’avait marché Quelqu’un dont les hommes avaient pensé qu’il allait racheter Israël. Dans ce même village, jadis, Il avait puisé l’eau de la fontaine, et exécuté des travaux d’artisan. Sur ce lac allongé, tout proche, Ses pieds s’étaient posés comme sur des pierres ; sur la haute montagne de gauche, Il s’était transfiguré dans une gloire prodigieuse ; et c’était sur la pente basse et unie des collines du nord qu’Il avait déclaré que les doux étaient bénis du ciel, et que les pacifiques étaient les vrais enfants de Dieu, et que ceux qui avaient faim et soif seraient rassasiés et désaltérés.

Et maintenant les choses en étaient arrivées à ceci : le christianisme s’était éteint en Europe, comme le soleil se cache par delà les cimes obscurcies ; Rome, l’éternelle Rome n’était qu’une masse de ruines ; et, dans l’Orient et dans l’Occident, un homme avait été installé sur le trône d Dieu. Le monde avait avancé à pas gigantesques. Le sens social régnait dans sa perfection. Les hommes avaient appris la leçon sociale du christianisme, mais en la séparant de