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aussi celui qui le ravage par les tremblements de terre. » De même il en était pour Felsenburgh. Lui, qui avait pleuré sur la destruction de Rome, un mois après avait parlé de l’extermination comme d’un instrument qui, parfois, pouvait et devait être employé au service de l’Humanité. « Seulement, ajoutait-il, c’est un instrument qui doit être employé avec délibération, non avec passion. »

Ces paroles avaient soulevé un intérêt extrême, et tout le monde, d’abord, les avait trouvées singulièrement paradoxales, de la part d’un homme qui, la veille, avait prêché la paix et la tolérance. Mais, sauf un renforcement de mesures pour la dispersion des catholiques irlandais, et, çà et là, quelques exécutions individuelles ou par petits groupes, ces paroles de Felsenburgh, jusqu’ici, n’avaient pas été suivies d’effet ; et, de jour en jour, le monde s’était accoutumé à les admettre ; à comprendre leur nécessité profonde, et même à en attendre la prochaine réalisation. Car, aussi bien, comme le remarquait précisément le biographe, un monde issu de la nature physique ne pouvait manquer d’accueillir avec faveur l’homme qui accomplissait les préceptes de cette nature, le premier qui, délibérément et ouvertement, introduisait dans les affaires humaines des lois telles que celle de la survivance du plus apte, et des vérités naturelles telles que l’immoralité du pardon. Dans cet homme, qui incarnait la nature, comme dans la nature elle même, il y avait forcément une part de mystère :