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d’une cigale, au flanc de la colline qui s’élevait derrière la maison, un silence profond régnait à l’entour.

Le pape, qui avait dîné depuis plus d’une heure, avait à peine fait un mouvement, depuis lors, sur sa chaise, tout absorbé dans la lecture du livre qu’il tenait en main. Pour un instant, il avait tout mis de côté : ses propres souvenirs des trois mois passés, son amère anxiété présente, le poids effroyable de sa responsabilité. Le livre qu’il lisait était une réédition populaire, à bon marché, de la fameuse Biographie de Julien Felsenbargh publiée à Londres un mois auparavant ; et le pape était maintenant arrivé presque aux dernières pages.

C’était un livre très serré et très habilement écrit, œuvre d’un auteur anonyme, et que quelques-uns, d’abord, avaient attribuée à Felsenburgh lui-même. La plus grande partie du public, cependant, se refusait à admettre cette hypothèse : mais on était d’avis que le livre avait été rédigé, avec le consentement de Felsenburgh, par l’un des membres de ce petit groupe de privilégiés, qui, désormais accueillis dans l’intimité du Président, l’aidaient à diriger la politique du monde.

Le corps de l’ouvrage traitait de la vie de Felsenburgh, ou plutôt des deux ou trois années de cette vie que le monde avait pu connaître, depuis son brusque avènement dans la politique américaine, et sa médiation en Orient, jusqu’à