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Et alors, pour ceux qui l’entendaient, le suprême miracle s’était accompli. Car il leur avait semblé que ce n’était plus un homme, ni même l’Homme, qui parlait, mais un être d’espèce supérieure, parvenu au degré du surnaturel. Puis le rideau était tombé, et, unanimement, les dix mille assistants avaient eu l’impression de voir, debout en face l’un de l’autre, la Mère, au-dessus de l’autel, blanche et protectrice, et l’Enfant, incarnation passionnée d’amour, lui criant, de sa tribune :

— Oh ! ma mère, notre mère à tous !

Après quoi, il l’avait louée en magnifiques, en puissants hommages, avait proclamé sa gloire, sa force, sa maternité immaculée, et les sept glaives d’angoisse qui transperçaient son cœur, au spectacle des souffrances et des folies de ses fils. Et il lui avait promis de grandes choses : la reconnaissance de ses innombrables enfants, la tendresse et le dévouement des générations à naître. Il l’avait appelée la Porte du ciel, la Tour d’ivoire, la Consolatrice des affligés, la Souveraine du monde ; et tous les yeux extasiés qui, à ce moment, considéraient la statue, avaient cru que le grave et solennel visage de la Mère lui souriait, doucement.

Maintenant, il avait gravi les dernières marches du sanctuaire, les mains toujours étendues, et toujours continuant à répandre un flot prodigieux d’hommages mystiques. Le voici devant l’autel ; le voici agenouillé, humblement prosterné aux pieds de sa Mère l