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Felsenburgh venait, tous les problèmes se trouveraient résolus ! La vague sinistre se briserait sous son appel de paix, les sombres nuages s’éloigneraient, le rugissement se changerait en silence ! Et, sûrement, Felsenburgh allait venir ! Il connaissait sa fiche, il devinait combien ses enfants avaient besoin de lui !

La cloche s’arrêta ; et durant la minute qui précéda le commencement des chants, Mabel entendit, très claire, par-dessus les murmures de l’intérieur, la voix unanime du peuple, au dehors, qui continuait à réclamer son Dieu. Puis le grondement, large, immense, de l’orgue s’élever, soutenu par le cri des trompettes et la vibration rythmée des tambours. Le cœur de Mabel battit plus vite, et sa confiance renaissante frémit et sourit en elle, à mesure que les accords puissants l’envahissaient, avec leur beauté triomphale. De toute son âme, elle songeait que, malgré tout, l’homme était Dieu, un Dieu qui, la veille, avait en un moment d’oubli de Soi, mais qui se relevait à présent, en ce matin d’une année nouvelle, écartant les brumes, dominant ses mauvaises passions. Le Tout-Puissant, le Bien-Aimé, Dieu, c’était l’Homme : et Felsenburgh était son incarnation. Oui, elle avait le devoir de croire à cela ! et, vraiment, de toute son âme, elle y croyait !

Elle vit alors que, déjà, la longue procession se déroulait dans le temple, tandis que, par un art imperceptible, la lumière devenait de plus en plus intensément belle. Les voici, ces minis-