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Vers neuf heures, l’impatience de la foule atteignit son plus haut degré. De toutes parts, on entendait des murmures, des cris. Puis une immense clameur s’éleva, lorsque se montrèrent, sur la place de l’Abbaye, quatre grandes voitures revêtues des insignes du gouvernement : c’étaient, se disait-on, les cérémoniaires et autres officiants, se dirigeant vers la Cour du Doyen, où la procession allait se réunir.

À neuf heures et demie, les cloches éclatèrent bruyamment. Aussitôt le peuple rassemblé au tour de l’Abbaye entonna un grand chœur, d’une solennité à la fois recueillie et triomphale ; mais ce chant magnifique, dont les premières notes avaient été chantées avec un ensemble parfait, ne se poursuivit point jusqu’au bout avec la même ampleur, car, de proche en proche, un murmure vint s’y mêler, annonçant que Felsenburgh allait assister à la cérémonie. Depuis plus de quinze jours, l’Europe avait été sans nouvelles du Président ; on avait su, simplement, qu’il se livrait au repos et à la méditation dans sa mystérieuse retraite d’Orient ; et d’autant plus profonde était, maintenant, l’émotion causée par cette nouvelle imprévue de la présence du grand homme à Londres.

Cependant, les automobiles et les petits vaisseaux aériens affluaient, à présent, de toutes les directions, amenant les privilégiés qui avaient obtenu le droit de pénétrer dans le temple. Et maintes fois, des acclamations 5 étaient propagées de bouche en bouche, saluant l’arrivée des