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La ville était littéralement devenue folle, la veille, lorsqu’avait été révélé le complot catholique. Cette révélation avait eu lieu vers quatorze heures, une heure après que le complot avait été dénoncé à M. Snowford ; et, presque immédiate ment, toute la vie commerciale de Londres avait cessé. Vers quinze heures, tous les magasins, la Bourse, les bureaux de la Cité, comme par une impulsion irrésistible, s’étaient fermés ; et, depuis ce moment jusqu’aux environs de minuit, où la police s’était enfin trouvée en force pour intervenir, de véritables armées d’hommes, des escadrons hurlants de femmes, des troupes de jeunes gens frénétiques avaient paradé dans les rues, criant, dénonçant, et tuant. Peu de rues avaient échappé à la dévastation. La cathédrale de Westminster avait été envahie, on avait détruit tous les autels, et des indignités indescriptibles s’étaient produites. Un vieux prêtre, qui se préparait à porter le Saint-Sacrement à un malade, avait été saisi et étranglé. L’archevêque, avec deux autres évêques et onze prêtres, avait été pendu à l’extrémité nord de l’église. Trente-cinq couvents avaient été démolis. Saint-Georges n’était plus qu’un monceau de cendres fumantes. Et les journaux du soir disaient que, pour la première fois depuis l’introduction du christianisme en Angleterre, pas un tabernacle catholique ne restait debout, à vingt lieues de l’Abbaye. Le Nouveau Peuple, en majuscules énormes, affirmait que a la ville de Londres était enfin purifiée de tout vestige de l’ignoble et malfaisante superstition de la croix ».