Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/277

Cette page n’a pas encore été corrigée

Olivier, laisse-moi mourir, au moins ! Je ne puis point supporter tout cela !

Par ses mains, qu’il tenait encore dans les siennes, son mari l’attira plus près de lui.

— Mon amour, lui dit-il gravement, ne peux-tu pas avoir un peu de Confiance en moi ? Si je te disais ce qui s’est passé aujourd’hui, certainement tu comprendrais tout ! Mais fais-moi confiance, crois bien que je ne suis pas sans cœur ! Et puis, pense aussi à Julien Felsenburgh !

Pendant un moment, il vit des traces d’hésitation dans ses yeux : un conflit se livrait en elle, entre sa confiance en lui et son horreur de tout ce qui était arrivé. Puis, une fois de plus, sa confiance en lui prévalut. Le nom de Felsenburgh acheva de faire pencher la balance, et elle s’apaisa, en versant un flot de larmes.

— Oh ! Olivier, dit-elle, je le sais, que je puis me fier à toi ! Mais je suis si faible, et tout est si terrible ! Et lui, Felsenburgh, c’est vrai qu’il est si fort et si bon ! Demain, n’est-ce pas, Olivier, il sera avec nous ?

Les deux jeunes gens étaient encore assis et causaient, lorsque les horloges de la ville sonnèrent minuit. Mabel, toute frémissante de la lutte, releva les yeux sur son mari, avec un tendre sourire, et il put voir que la réaction espérée s’était, enfin, pleinement produite.

— La nouvelle année, mon cher mari ! dit-elle, en se pressant contre lui. Je te souhaite