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tres de White-Hall, il avait assisté à l’envahissement du Square du Parlement par une foule comme jamais, à coup sûr, il n’y en avait eu de pareille en Angleterre, depuis les origines du christianisme : une foule animée d’une fureur véritablement surnaturelle, et prenant sa source au delà de la vie mentale ordinaire. Trois fois, durant les heures qui avaient suivi la divulgation du complot catholique, Olivier avait de mandé au premier ministre s’il ne convenait point de faire quelque chose pour calmer le tumulte ; et trois fois la réponse, toujours aussi ambiguë, avait été que la police faisait tout ce qui était possible, mais qu’on ne pouvait songer à user de la force, en un tel moment.

Pour ce qui était de l’expédition des aériens vers Bome, Olivier y avait donné son adhésion en silence, comme tout le reste du conseil. Snowford, seul, avait pris la parole. Il avait dit que c’était un acte de châtiment judiciaire, regrettable, mais inévitable. Dans les circonstances présentes, la paix ne pouvait être assurée que par l’emploi de procédés de guerre, — ou plutôt, toute guerre ayant désormais disparu, par des procédés de rigoureuse justice expéditive. Les catholiques s’étaient montrés les ennemis déclarés de la société ; celle-ci avait le de voir de se défendre et de garantir, à tout prix, la sainteté de l’existence humaine. Olivier avait écouté tout cela, sans rien dire.

La nuit, en courant au-dessus de Londres, dans un des aériens du ministère, il avait aperçu