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le maître de la terre

beau ! Que voulez-vous ? je vous ai ouvert toute ma pensée. J’ai beau faire, je n’aperçois aucun espoir ! Et il me semble que, dès maintenant, il suffirait du moindre incident pour accomplir notre ruine. Non, voyez-vous, je n’aperçois aucun espoir, jusqu’au jour où…

Percy releva brusquement les yeux sur son interlocuteur, comme si les derniers mots de celui ci avaient répondu à l’aboutissement de ses propres pensées.

— Jusqu’au jour où notre Seigneur reviendra, ainsi qu’il l’a promis ! reprit le vieil homme d’État.

Percy resta encore immobile quelques instants ; puis il se leva.

— Je vais être forcé de partir, monsieur, dit-il ; voici qu’il est dix-neuf heures passées ! Je vous remercie infiniment. Venez-vous, mon père ?

Le P. Francis se leva aussi, et les deux visiteurs s’apprêtèrent à sortir.

— Eh ! bien, mon père, dit le vieillard, en s’adressant à Percy, revenez me voir l’un de ces jours, si vous ne m’avez pas trouvé trop bavard ! Je suppose que vous allez avoir à écrire votre lettre pour Rome ?

Percy fit un signe de tête affirmatif.

— J’en ai écrit une moitié ce matin, dit-il : mais, étranger comme je le suis, depuis l’enfance, aux choses de l’Angleterre, j’ai senti qu’il me fallait me renseigner d’abord, auprès de vous, sur les origines et les causes de la situation, avant de me risquer à exposer celle-ci sous son