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Dans le corridor, où Percy se hâta de passer avec son chapelain, un mélange confus de paroles et de cris rendait toute question impossible. Les deux prêtres parvinrent, non sans peine, à traverser la foule des passagers, jusqu’au compartiment où les attendait le cardinal Steinmann.

Celui-ci ne semblait pas avoir souffert de la secousse. Il expliqua qu’il s’était endormi, et avait pu se réveiller à temps pour éviter d’être jeté à terre.

— Mais qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il. Qu’est-ce que cela signifie ?

Le P. Bechlin, son chapelain, affirma qu’il avait parfaitement vu l’un des nombreux groupes des aériens, à une distance d’à peine dix ou quinze mètres. Les vaisseaux, disait-il, étaient bondés de têtes, d’un bout à l’autre. Puisil avait eu l’impression qu’ils s’élevaient, brusquement, et disparaissaient dans des tourbillons de brume.

— On est en train de s’informer, — dit le P. Corkran, qui s’était attardé dans le corridor. — Le conducteur a mis en mouvement l’appareil du télégraphe !.

Percy n’avait aucune idée de la signification d’un événement aussi imprévu : mais il ne pouvait s’empêcher d’en éprouver un pressentiment pénible. Cette rencontre d’une centaine d’aériens était chose inouïe ; le cardinal se demandait où ils pouvaient aller ainsi, vers le sud ? De nouveau, le nom de Felsenburgh lui traversa l’esprit. Était-ce encore quelque manifestation de cet homme inquiétant ?