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tant de ses compagnons, se dirigea vers la fenêtre ouverte qui donnait sur Rome, et s’y appuya, les coudes posés sur le parapet.

Sous ses yeux s’étendait un spectacle merveilleux.

À cette heure du jour, le couchant commençait à s’enténébrer ; et le ciel, d’un vert tendre au-dessus de la tête de Percy, se fonçait de nuances orangées à l’horizon, bordé de deux lignes rouge sang. Tout droit en face de lui, au centre du tableau, se dressait l’énorme dôme, d’une teinte indéfinissable, à la fois gris, violet, bleu pâle, se profilant sur l’orangé du ciel. Ce dôme apparaissait suprême et souverain ; et la troupe compacte des tours, flèches, et toits, et les collines enchantées du fond, tout cela paraissait n’être que des dépendances de ce puissant tabernacle de Dieu. Déjà des lumières s’allumaient, comme elles avaient brillé là pendant trente siècles ; et de petits flocons de fumée montaient, contre le ciel rapidement assombri. Le bourdonnement de la mère des villes devenait à peine sensible, car le froid vif retenait les habitants dans leurs maisons ; et la paix du soir descendait, terminant un jour de plus et une année de plus. Au-dessous de lui, dans les rues étroites, Percy distinguait de petites figures s’empressant, comme des fourmis attardées ; le claquement d’un fouet, le cri d’une femme, le pleur d’un enfant, lui arrivaient comme des détails d’un murmure venu d’un autre monde.