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deur, que les foules enragées redevinssent apprivoisées, que l’égoïsme se renonçât, et que la soi-disant science fît enfin l’aveu de son ignorance ?…

Mais, tout à coup, Percy se rappela Felsenburgh : et son cœur défaillit d’épouvante, dans sa poitrine.

III

Six jours après, Percy se leva, comme d’ordinaire, dit sa messe, déjeuna, et s’assit pour réciter son office, jusqu’au moment où son domestique l’emmènerait s’habiller pour la messe pontificale.

Il était maintenant si habitué à recevoir de mauvaises nouvelles — d’apostasie, de mort, de déchaînement populaire, — que le repos de la semaine précédente lui avait apporté un réconfort merveilleux. Il lui semblait que ses rêveries de Sainte-Anastasie s’étaient trouvées plus vraies qu’il n’avait pensé, et que la douceur de l’antique fête n’avait pas encore entièrement perdu son pouvoir. Car presque rien d’important n’était arrivé. Quelques nouveaux martyres s’étaient produits, mais par cas isolés ; et, de Felsenburgh, on n’avait absolument rien su. Nulle part, le président de l’Europe ne s’était montré, — confiné disait-on, dans un coin de l’Orient.

D’un autre côté, Percy n’oubliait point que la journée du lendemain serait d’une portée extraordinaire, tout au moins en Angleterre et en