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poussé, sans doute, quelque catholique affolé. Et, dès l’instant suivant, l’auteur de ce cri sacrilège avait été mis en pièces…

Tout cela était incroyable, profondément incroyable ! se disait Percy. Mais ce que l’on ne pouvait pas croire était arrivé ; et l’Angleterre, une fois de plus, avait retrouvé sa foi et son culte, ce couronnement nécessaire de toute vie normale. Des provinces, les mêmes nouvelles affluaient. Toutes les cathédrales avaient vu se produire les mêmes scènes. La statue de Markenheim avait été reproduite quatre mille fois, en deux jours ; et chaque centre important en avait reçu un exemplaire. Partout, le mouvement nouveau avait été accueilli avec enthousiasme ; et Percy songeait que, vraiment, si Dieu n’avait pas existé, il aurait été indispensable d’inventer un Dieu. Le cardinal s’émerveillait, aussi, de l’extrême habileté avec laquelle ce culte nouveau avait été formulé. Son rituel ne pouvait donner lieu à aucune discussion ; aucune divergence d’opinion politique ne pouvait enrayer son succès. La Vie était l’unique source et l’unique principe de la religion naissante, la Vie revêtue des robes splendides du culte ancien. On avait mentionné le nom d’un Allemand, comme auteur de ce rituel : mais personne n’ignorait que toute l’idée était venue de Felsenburgh. C’était un catholicisme sans christianisme, une divinisation admirable de l’Humanité. L’objet de l’adoration n’était point l’Homme, mais l’idée de l’Homme, privée simplement de son élément surnaturel. Le