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pourpre qui lui servait de fond. Le sculpteur Markenheim avait parfaitement réussi dans son œuvre ; et un discours passionné de M. Brand, d’autre part, avait fort bien préparé l’âme populaire à la révélation qui allait lui être faite. L’orateur avait cité, dans sa péroraison, de nombreux passages des prophètes hébreux, annonçant la cité de paix, dont les murs s’élevaient, à présent, devant les yeux de tous :

« Surgis et brille, car ta lumière est venue, et la gloire du Seigneur est apparue sur toi !… Car voici que je crée de nouveaux cieux et une nouvelle terre ; et, de ceux qui ont précédé, l’esprit de l’homme en perdra jusqu’au souvenir. On n’entendra plus parler de violence dans ton royaume, ni de destruction entre tes frontières. Oh ! Sion, si longtemps affligée, battue de la tempête, et non consolée, regarde ; je poserai tes pierres avec des couleurs splendides, et tes fondements avec des saphirs… Je ferai tes fenêtres d’agathe, et tes portes d’escarboucles, et toutes tes frontières de pierres précieuses. Surgis et brille, car ta lumière est venue ! »

Lorsque le tintement des chaînes des encensoirs avait résonné, dans le grand silence, l’énorme foule était tombée à genoux, et était restée dans cette attitude, pendant que la fumée montait, en spirales, des mains des anciens prêtres qui officiaient. Puis, l’orgue avait commencé à rugir, et l’immense chœur, massé dans les transepts, avait déroulé l’antienne, interrompue seulement par un cri de fureur, qu’avait